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6 years ago
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  2. title : Ondes électromagnétiques dans la matière
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  4. visible : false
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  6. (en construction)
  7. ### Propagation dans les milieux L.H.I.
  8. #### Principe général de la propagation d'un signal électromagnétique dans un matériau
  9. ##### Equations de propagation dans un milieu
  10. L'équation de propagation des champs électrique et magnétique d'une onde se propageant
  11. dans un milieu fait intervenir la densité de charge $`\rho`$ et la densité de courant
  12. de charge $`\vec{j}`$ du milieu. Pour le champ électrique, les variations temporelles
  13. et spatiales de $`\vec{E}`$ sont ainsi liées à $`\rho`$ et $`\vec{j}`$ de la façon
  14. suivante :
  15. $`\Delta\vec{E}\left(M,t\right)-\dfrac{1}{c^{2}}\dfrac{\partial^{2}\vec{E}\left(M,t\right)}{\partial t^{2}}`$
  16. $`=\dfrac{1}{\varepsilon_{0}}\;grad\left(\rho\left(M,t\right)\right)+\mu_{0}\dfrac{\partial\vec{j}\left(M,t\right)}{\partial t}`$
  17. r, le passage de l'onde dans le milieu va nécessairement perturber l'équilibre électrostatique
  18. des charges présentes dans celui-ci et contribuer ainsi localement à leur mouvement
  19. et/ou à leur accumulation. Afin de résoudre les équations de propagation, il est donc
  20. nécessaire de connaître les relations de dépendance de $`\rho`$ et $`\vec{j}`$ à $`\vec{E}`$
  21. et $`\vec{B}`$. Dans ces conditions seulement, il sera possible d'obtenir la forme exacte
  22. de l'onde électromagnétique qui se propage dans le milieu en question.
  23. ##### Notion d'échelle mésoscopique
  24. La dépendance du mouvement des charges à l'onde é.m. qui se propage ne peut pas être
  25. déterminée expérimentalement à l'échelle microscopique. A cette échelle en effet,
  26. on passe sur de très courtes distances d'une situation où le point considéré est
  27. proche d'un noyau (de charge positive) à celle où il est plutôt proche d'un électron
  28. (de charge négative). Cela signifie que les champs électriques et magnétiques locaux
  29. $`\vec{E}_{\textrm{local}}`$ et $`\vec{B}_{\textrm{local}}`$ fluctuent de façon très
  30. abrupte lorsque l'on considère le problème à l'échelle atomique. Il n'est donc pas
  31. possible d'en évaluer l'orientation et l'amplitude, ni même de déterminer
  32. $`\rho_{\textrm{local}}`$ et $`\vec{j}_{\textrm{local}}`$. Pour décrire le système,
  33. il faut donc travailler à une échelle intermédiaire entre l'échelle microscopique
  34. et l'échelle macroscopique : on la définira comme l'échelle mésoscopique. Les grandeurs
  35. étudiées seront alors des moyennes spatiales des grandeurs locales réalisées sur des
  36. volumes mésoscopiques. La dimension caractéristique de ces volumes est de l'ordre de
  37. 3 à 10 nm. A cette échelle, on s'affranchit des fluctuations rapides de densité de
  38. charge (et donc de champ électrique) liées à la structure de l'atome dont la dimension
  39. caractéristique est inférieure à l'Angström ($`10^{-10}\,m)`$.
  40. Ainsi :
  41. $`\vec{E}=\langle \vec{E}_{\textrm{local}}\rangle_{3 - 10~\textrm{nm}}`$ et
  42. $`\vec{B}=\langle \vec{B}_{\textrm{local}}\rangle_{3 - 10~\textrm{nm}}`$
  43. ![](Mesoscopique.PNG)
  44. Suite au choix de cette échelle, on doit nécessairement se limiter aux ondes é.m.
  45. dont les champs ne varient que très peu sur des distances de 3 à 10 nm, i.e. $`\lambda\gg 3`$
  46. nm, soit $`\lambda\geq`$ 300 nm. En considérant une vitesse de phase égale à $`c`$,
  47. cela signifie qu'on doit se limiter à des fréquences $`\nu \leq 10^{15}`$ Hz. Cette
  48. condition sera vérifiée dans la suite du cours et nous permettra de définir des relations
  49. "macroscopiques" entre $`\rho`$, $`\vec{j}`$, $`\vec{E}`$ et $`\vec{B}`$.
  50. ##### Décomposition d'un signal électromagnétique périodique en une somme d'OPPM (série de Fourier)
  51. Tant que l'on reste dans un régime linéaire pour le comportement du milieu vis à
  52. vis des champs électrique et magnétique des ondes qui s'y propagent, on peut considérer
  53. que si plusieurs ondes vérifient les équations de propagation, alors tout signal représenté
  54. comme la combinaison linéaire de ces ondes vérifie lui aussi les équations de propagation.
  55. Or, tout signal périodique peut être décomposer en une somme de fonctions sinusoïdales
  56. selon l'équation suivante (en notation complexe avec $`T`$ la période):
  57. $`f(u)=\displaystyle\sum_{n=-\infty}^{+\infty}A_{n}(f)\cdot e^{2i\pi\frac{n}{T}u}`$
  58. De ce fait, on pourra se limiter dans la suite du cours à l'étude des signaux é.m.
  59. les plus simples, c'est-à-dire les OPPMs.
  60. ##### Notion de vitesse de groupe
  61. Lorsque l'on étudie la propagation d'un paquet d'ondes (ensemble d'OPPMs caractérisant
  62. un signal réel par exemple) dans un milieu, chacune d'entre elles est caractérisée par
  63. sa pulsation $`\omega`$, donc par son nombre d'onde $`k`$ et par une certaine vitesse
  64. de phase $`v_\varphi`$ qui en découle. Pour des pulsations différentes, la vitesse
  65. de phase peut varier. De ce fait, les ondes du paquet ne se déplacent pas toutes à
  66. la même allure et le paquet se disperse dans le temps en fonction de la distance
  67. parcourue dans le milieu. On peut définir une vitesse de propagation du paquet d'onde,
  68. appelée vitesse de groupe $`v_g`$, qui tient compte de cette dispersion et qui se
  69. détermine de la façon suivante :
  70. $`v_g = \dfrac{\omega}{k}.`$
  71. La vitesse de groupe est une des grandeurs caractéristiques de la propagation des
  72. ondes dans un milieu comme nous allons le voir par la suite.
  73. #### Propriétés des milieux
  74. Afin de résoudre l'équation de propagation des champs, il est nécessaire d'introduire
  75. d'abord quelques notions sur le comportement des milieux soumis à des champs électrique
  76. et magnétique. Nous allons nous intéresser à l'interaction de trois principaux types
  77. de milieu avec $`\vec{E}`$ et $`\vec{B}`$.
  78. ##### Milieux conducteurs : conductivité
  79. Les milieux conducteurs sont définis comme les milieux contenant des charges électriques
  80. libres de se déplacer. Ils comprennent donc les métaux qui sont de bons conducteurs,
  81. les solutions ioniques et les plasmas (gaz ionisés). Les conducteurs sont caractérisés
  82. par une densité de charges libres $`\rho_{\textrm{libre}}`$ (en $`C.m^{-3}`$), et par
  83. une conductivité $`\sigma`$ (en $`\Omega.m^{-1}`$).
  84. Lorsque ces charges libres sont soumises à un champ électrique, elles se mettent
  85. en mouvement et génèrent une densité volumique de courant de charges libre $`\overrightarrow{j}_{lib}`$
  86. caractérisée par la loi d'Ohm locale :
  87. $`\vec{j}_{\textrm{lib}}=\sigma \vec{E}`$
  88. Cette relation reste valide si le champ électrique varie avec le temps.
  89. La réponse à un champ électrique tend à annuler la cause : la séparation des charges
  90. positives et négatives dans des directions opposées vis à vis du champ électrique
  91. appliqué génère un champ électrique induit opposé et dont l'amplitude augmente jusqu'à
  92. annuler totalement le champ initial. Le conducteur revient alors à l'équilibre électrostatique.
  93. Ce retour à l'équilibre est relativement rapide dans le cas des très bons conducteurs
  94. et on peut considérer alors qu'une onde é.m. ne peut pas y pénétrer car le champ
  95. électrique moyen y est maintenu nul constamment (voir le modèle du métal parfait
  96. en fin de chapitre).
  97. #### Milieux diélectriques : polarisation
  98. Les milieux diélectriques (ou isolants) sont caractérisés par la présence de charges
  99. dites de polarisation ou liées (par opposition aux charges libres). Sous l'influence
  100. d'un champ électrique, ces charges peuvent se déplacer sur des distances limitées
  101. (électron en interaction forte avec un noyau par exemple). La séparation locale
  102. des charges induit la création de petits moments dipolaires dont la somme $`\Delta\vec{p}`$
  103. sur un volume mésoscopique $`\Delta\tau`$ est caractérisée par le vecteur polarisation
  104. diélectrique $`\vec{P}`$ telle que :
  105. $`\vec{P}=\dfrac{\Delta\vec{p}}{\Delta\tau}`$
  106. La norme de $`\vec{P}`$ s'exprime en C.m$^{-2}$.
  107. Si le vecteur polarisation diélectrique n'est pas homogène dans tout le milieu, il
  108. y aura des accumulations locales de charges de polarisation telles que :
  109. $`\rho_{p}=- div \vec{P}`$
  110. Cette relation reste valide si le champ électrique varie avec le temps. Dans ce cas,
  111. $`\rho_p`$ dépend aussi du temps et ses variations temporelles entraînent la création
  112. d'une densité volumique de courant de charges de polarisation $`\vec{j}_{p}`$ définie
  113. par :
  114. $`\vec{j}_{p}=\dfrac{\partial\vec{P}(t)}{\partial t}`$
  115. Ces définitions de $`\rho_p`$ et de $`\vec{j}_{p}`$ permettent de vérifier l'équation
  116. de conservation des charges de polarisation.
  117. ! *Remarque} :*
  118. !
  119. ! A la surface du milieu, la discontinuité de $`\vec{P}`$ entraîne la création d'une densité surfacique de charges de polarisation $`\sigma_p`$ telle que ($\vec{n}$, vecteur unitaire orthogonal à la surface) :
  120. !
  121. ! $`\sigma_p = \vec{P}.\vec{n}`$
  122. !
  123. ##### Milieux magnétiques : aimantation
  124. Les milieux magnétiques sont caractérisés par l'existence de moments dipolaires
  125. magnétiques individuels $`\vec{m}_i`$ localisés sur les atomes, ions ou molécules
  126. qui les composent. Pour un volume $`\Delta\tau`$, le moment magnétique $`\Delta\vec{m}`$
  127. n'est autre que la somme de ces moments magnétiques individuels contenus dans $`\Delta\tau`$.
  128. La densité volumique des moments magnétiques est représentée par le vecteur aimantation
  129. $`\vec{M}`$ défini par :
  130. $`\vec{M} = \dfrac{\Delta\vec{m}}{\Delta\tau}`$
  131. Le vecteur aimantation, ou plus simplement l'aimantation, a pour unité $`A.m^{-1}`$.
  132. Lorsque l'aimantation d'un milieu n'est pas homogène, il y apparaît une densité
  133. volumique de courant d'aimantation $`\vec{j}_M`$ non nulle telle que :
  134. $`\vec{j}_M = rot \vec{M}`$
  135. A la surface du matériau, cela se traduit par une densité surfacique de courant
  136. d'aimantation $`\vec{j}_{M_{\textrm{ surf}}}`$ telle que :
  137. $`\vec{j}_{M_{\textrm{surf}}} = \vec{M}\wedge\vec{n}`$
  138. où $`\vec{n}`$ est le vecteur unitaire normal à la surface du matériau.
  139. Toutes ces relations restent valides lorsque l'aimantation $`\vec{M}(t)`$ dépend du temps.
  140. ! *Remarque :*
  141. !
  142. ! Il n'existe pas en physique de charge magnétique, \emph{i.e.} un point de l'espace
  143. qui pourrait à lui seul générer un champ magnétique (par analogie avec une charge
  144. électrique et le champ électrique qu'elle génère). De ce fait, on ne peut pas définir
  145. de densité volumique de charge magnétique, contrairement à ce que nous venons de voir
  146. dans le cas des charges liées dans les milieux diélectriques.
  147. !
  148. #### Equations de Maxwell généralisées aux milieux
  149. ##### Equations de Maxwell
  150. En écrivant les équations de Maxwell dans un milieu différent du vide, il faut maintenant
  151. tenir compte de toutes les contributions à la densité volumique de charge et à la
  152. densité volumique de courant. On obtient alors :
  153. $`\quad div\;\vec{B} \; = \; 0`$,
  154. $`\quad rot \; \vec{E} \; = \; -\dfrac{\partial \vec{B}}{\partial t}`$,
  155. $`\quad div \; \vec{E} \; = \; \dfrac{\rho_{total}}{\epsilon_0}`$,
  156. $`\quad rot\; \vec{B} \; = \; \mu_0\;\left( \vec{j}_{total} +\epsilon_0\; \dfrac{\partial \vec{E}}{\partial t}\right)`$,
  157. <!--
  158. $`\begin{eqnarray}
  159. div\;\vec{B} \; = \; 0,\\
  160. rot \; \vec{E} \; = \; -\dfrac{\partial \vec{B}}{\partial t},\\
  161. div \; \vec{E} \; = \; \dfrac{\rho_{total}}{\epsilon_0},\\
  162. rot\; \vec{B} \; = \; \mu_0\;\left( \vec{j}_{total} +\epsilon_0\; \dfrac{\partial \vec{E}}{\partial t}\right),
  163. \end{eqnarray}`$-->
  164. avec $`\;\rho_{total}=\rho_{libre}+\rho_{P}\;`$ et $`\;\vec{j}_{total}= \vec{j}_{libre} + \vec{j}_{P} + \vec{j}_{M}.`$
  165. D'après le paragraphe précédent et après développement, ces équations deviennent :
  166. $`\quad div\; \vec{B} \; = \; 0\;`$,
  167. $`\quad rot\; \vec{E} \; = \; -\dfrac{\partial \vec{B}}{\partial t}\;`$,
  168. $`\quad div\; \vec{D} \; = \; \rho_{libre}`$ ,
  169. $`\quad rot\; \vec{H} \; = \; \vec{j}_{libre} +\dfrac{\partial\vec{D}}{\partial t}`$
  170. avec
  171. $`\quad \vec{D} \; = \; \epsilon_0 \vec{E}+\vec{P}\quad`$ , l'induction électrique
  172. (en $`C.m^{-2}`$), et
  173. $`\quad \vec{H} \; = \; \dfrac{\vec{B}}{\mu_0}-\vec{M}\quad`$, l'excitation
  174. magnétique (en $`A.m^{-1}`$).
  175. Ces 4 équations de Maxwell dites généralisées prennent en compte les propriétés
  176. du milieu traversé par l'onde électromagnétique.
  177. De plus, dans un milieu, le vecteur de Poynting s'écrit de façon générale (exprimé
  178. en $`W.m^{-2}`$) :
  179. \begin{equation}
  180. \vec{\Pi} = \vec{E} \wedge \vec{H} \, \text{,}
  181. \end{equation}
  182. et la densité volumique d'énergie (exprimé en W.m$^{-3}$) :
  183. \begin{equation}
  184. u = \dfrac{1}{2} (\vec{E}.\vec{D} + \vec{B}.\vec{H}) \, \text{.}
  185. \end{equation}
  186. ##### Relations constitutives des milieux
  187. **Lorsque les milieux sont linéaires** (au sens vectoriel du terme) , ils sont alors
  188. caractérisés par des grandeurs intrinsèques qui permettent de relier simplement
  189. la densité volumique de courant de charge libre $`\vec{j}_{libre}`$, l'induction
  190. électrique $`\vec{D}`$ et l'excitation magnétique $`\vec{H}`$ aux champs électrique
  191. $`\vec{E}`$ et magnétique $`\vec{B}`$ auxquels ils sont soumis. On peut ainsi définir
  192. *trois relations constitutives des milieux* :
  193. **$`\quad \vec{j}_{libre} \; = \; \sigma \vec{E}\quad`$** , avec *$`\sigma`$* la
  194. *conductivité électrique* du milieu,
  195. **$`\quad \vec{D} \; = \; \epsilon \vec{E}\quad`$**, avec *$`\epsilon`$* la *permittivité
  196. diélectrique* du milieu,
  197. **$`\quad \vec{B} \; = \; \mu \vec{H}\quad`$**, avec *$`\mu`$* la *perméabilité
  198. magnétique* du milieu.
  199. <!--=====Je n'arrive pas à faire passer ce tableau=======
  200. \begin{eqnarray}
  201. \vec{j}_{libre} & = & \sigma \vec{E} \, \text{, avec $`\sigma`$ la conductivité électrique du milieu,}\\
  202. \vec{D} & = & \epsilon \vec{E} \, \text{, avec $`\epsilon`$ la permittivité diélectrique du milieu,}\\
  203. \vec{B} & = & \mu \vec{H}\, \text{, avec $`\mu`$ la perméabilité magnétique du milieu}.
  204. \end{eqnarray}
  205. ==================-->
  206. Il est possible de définir des **grandeurs relatives par rapport au vide** pour
  207. les deux dernières, à savoir :
  208. **$`\quad \epsilon_r \; = \; \dfrac{\epsilon}{\epsilon_0}\quad `$** la *permittivité
  209. diélectrique relative* du milieu,
  210. **$`\quad \mu_r \; = \; \dfrac{\mu}{\mu_0}\quad`$** la *perméabilité magnétique
  211. relative* du milieu
  212. <!--=====Je n'arrive pas à faire passer ce tableau=======
  213. \begin{eqnarray}
  214. \epsilon_r & = & \frac{\epsilon}{\epsilon_0} \, \text{, la permittivité diélectrique relative du milieu,}\\
  215. \mu_r & = & \dfrac{\mu}{\mu_0} \, \text{, la perméabilité magnétique relative du milieu}.
  216. \end{eqnarray}
  217. ==================-->
  218. Les relations constitutives pour $`\vec{D}`$ et $`\vec{B}`$ dérivent des deux relations suivantes :
  219. **$`\quad\vec{P}=\epsilon_0\, \chi_e\, \vec{E}\quad`$** avec *$`\chi_e`$* la *susceptibilité diélectrique* du milieu,
  220. **$`\quad\vec{M}=\chi_m\, \vec{H}\quad`$** , avec *$`\chi_m`$* la *susceptibilité magnétique* du milieu.
  221. <!--=====Je n'arrive pas à faire passer ce tableau=======
  222. \begin{eqnarray}
  223. \vec{P}=\epsilon_0 \chi_e \vec{E} \, \text{, avec $`\chi_e`$ la susceptibilité diélectrique du milieu,}\\
  224. \vec{M}=\chi_m \vec{H} \, \text{, avec $`\chi_m`$ la susceptibilité magnétique du milieu}.
  225. \end{eqnarray}
  226. ==================-->
  227. Ceci permet aussi d'écrire :
  228. **\begin{equation}
  229. \epsilon_r = 1 + \chi_e \quad \text{ et } \quad
  230. \mu_r = 1 + \chi_m.
  231. \end{equation}**
  232. ##### Milieux linéaires, homogènes et isotropes (M.L.H.I.)
  233. Dans le cas général d'un milieu linéaire quelconque, les grandeurs $`\sigma`$,
  234. $`\epsilon`$ et $`\mu`$ définies précédemment, sont des tenseurs de rang 2 qui dépendent
  235. du point $`M`$ considéré dans le milieu :
  236. \[
  237. \vec{\vec{\sigma}}(M,t) \,\text{ , } \vec{\vec{\epsilon}}(M,t) \,\text{ , } \vec{\vec{\mu}}(M,t).
  238. \]
  239. Cela signifie que $`\vec{j}_{libre}`$, $`\vec{D}`$ et $`\vec{B}`$ ne sont pas nécessairement
  240. colinéaires à $`\vec{E}`$ et $`\vec{H}`$.
  241. Par contre, lorsque le milieu est homogène, ces grandeurs sont indépendantes du point
  242. $`M`$ considéré. Si le milieu est isotrope, ce qui signifie si sa réponse à une
  243. perturbation électromagnétique est identique quelle que soit l'orientation de la
  244. perturbation, alors ces tenseurs de rang 2 deviennent des scalaires. De ce fait,
  245. un milieu linéaire, homogène et isotrope sera caractérisé par les trois relations
  246. constitutives où $`\sigma`$, $`\epsilon`$ et $`\mu`$ seront des scalaires indépendants
  247. du point de l'espace considéré. On note ces milieux des M.L.H.I.
  248. Nous nous limiterons dans la suite du cours à l'étude de la propagation d'une onde
  249. électromagnétique. dans ces milieux particuliers afin de simplifier la résolution
  250. des équations de propagation des champs.
  251. #### OPPM dans un M.L.H.I.
  252. Nous allons maintenant nous attacher à déterminer les caractéristiques d'une OPPM
  253. se propageant dans un M.L.H.I. en résolvant l'équation de propagation de champs
  254. électrique et magnétique.
  255. ##### Equation de dispersion et constante diélectrique généralisée
  256. Le calcul de l'équation de propagation du champ $`\vec{E}`$ ou $`\vec{B}`$ à partir
  257. des équations de Maxwell généralisées conduit, lorsque l'on travaille en notation
  258. complexe, à l'équation de dispersion du milieu :
  259. \begin{equation}
  260. k^2=\underline{\mu} \,\underline{\epsilon}_{g} \,\omega^2 \, \text{ ,}
  261. \end{equation}
  262. où $`\underline{\epsilon}_{g}`$ est la constante diélectrique généralisée définie par :
  263. \begin{equation}
  264. \underline{\epsilon}_{g}(\omega) = \underline{\epsilon} + \dfrac{i \underline{\sigma}}{\omega}.
  265. \end{equation}
  266. ! *Remarque :* Dans certains livres de référence la notation de $`\underline{\epsilon}_{g}`$
  267. est souvent $`\underline{\epsilon}^{\ast}`$.
  268. !
  269. L'équation de dispersion relie donc le nombre d'onde $`k`$ aux propriétés du milieu
  270. L.H.I. ($`\sigma`$, $`\epsilon`$ et $`\mu`$) et à la pulsation de l'onde $`\omega`$.
  271. Dans le cas général :`
  272. \begin{eqnarray}
  273. \underline{\sigma}(\omega) & = & \sigma^{'}(\omega) + i\sigma^{''}(\omega) \, \text{ ,} \\
  274. \underline{\epsilon}(\omega) & = & \epsilon^{'}(\omega) + i\epsilon^{''}(\omega) \, \text{ ,} \\
  275. \underline{\mu}(\omega) & = & \mu^{'}(\omega) + i\mu^{''}(\omega) \, \text{ .}
  276. \end{eqnarray}
  277. $`\underline{k}`$ sera par conséquent un nombre complexe dépendant de $`\omega`$.
  278. ##### Trois types de propagation
  279. L'analyse de l'équation de dispersion conduit à la distinction de 3 types de propagation
  280. en fonction de $`k^2`$.
  281. **Si $`k^2`$ réel positif** :
  282. Dans ce cas, *$`k`$ sera un réel pur* tel que $`k=\pm k^{'}`$, avec $`k^{'}(\omega) \in \Re^+`$
  283. ; le signe de $`k`$ sera fonction du sens de propagation. En optant ici pour le signe
  284. positif, le champ $`\underline{\vec{E}}`$ s'écrit alors :
  285. **$`\underline{\vec{E}} = \vec{E}_0 \exp{i(\vec{k}.\vec{r}-\omega t)} = \vec{E}_0 \exp{i(\vec{k\,'}.\vec{r}-\omega t)}`$**
  286. On retrouve l'expression d'une **OPPM qui se propage sans atténuation dans le milieu**.
  287. ![](prop_lib_g.png)
  288. * **Si $`k^2`$ réel négatif**
  289. Dans ce cas, *$`k`$ sera un imaginaire pur* tel que $`k=\pm i k''`$, avec $`k''(\omega) \in \Re^+`$
  290. ; le signe de $`k`$ sera fonction du sens de propagation et, en physique, devra
  291. nécessairement conduire à une atténuation de l'amplitude des champs au fur et à
  292. mesure que l'onde s'y enfonce (s'il n'y a aucune source extérieure apportant de
  293. l'énergie à l'onde). En optant ici pour le signe positif, le champ $`\underline{\vec{E}}`$
  294. s'écrit alors :
  295. $`\underline{\vec{E}} = \vec{E}_0 \exp{i(\vec{k}.\vec{r}-\omega t)} = \vec{E}_0 \exp{i(i\vec{k}^{''}.\vec{r}-\omega t)}`$
  296. soit
  297. **$`\underline{\vec{E}} = \vec{E}_0 \exp{(-\vec{k}^{''}.\vec{r})}\exp{(-i\omega t)}`$**
  298. On obtient une *expression réelle du champ* sous la forme :
  299. *$`\vec{E} = \vec{E}_0 e^{-\vec{k}^{''}.\vec{r}} \cos{(\omega t)}\;`$*,
  300. ce qui correspond à une *onde stationnaire atténuée*, encore appelée **onde évanescente**.
  301. ![](electromagnetic-wave-media-evanescente.jpg)
  302. * **Si $`k^2`$ complexe**
  303. Dans ce cas général, *$`\underline{k}`$ sera un complexe* tel que
  304. $`\underline{k}=\pm (k^{'} + i k^{''})`$,
  305. avec $`k^{'}(\omega)`$ et $`k^{''}(\omega) \in \Re^+`$ ; le signe de $`\underline{k}`$
  306. sera fonction du sens de propagation et, en physique, devra nécessairement conduire
  307. à une atténuation de l'amplitude des champs au fur et à mesure que l'onde s'y enfonce
  308. (s'il n'y a aucune source extérieure apportant de l'énergie à l'onde). En optant ici
  309. pour le signe positif, le champ $`\underline{\vec{E}}`$ s'écrit alors :
  310. $`\underline{\vec{E}} = \vec{E}_0 \exp{i(\vec{\underline{k}}.\vec{r}-\omega t)}`$
  311. soit
  312. **$`\underline{\vec{E}} = \vec{E}_0 \exp{(-\vec{k}^{''}.\vec{r})} \exp{i(\vec{k}^{'}.\vec{r}-\omega t)}`$**
  313. On obtient ainsi une *expression réelle du champ* sous la forme :
  314. *$`\vec{E} = \vec{E}_0 e^{-\vec{k}^{''}.\vec{r}} \cos{(\vec{k}^{'}.\vec{r}-\omega t)} \, \text{,}`$*
  315. ![](electromagnetic-wave-media-attenuation.jpg)
  316. Lorsque $`\underline{k}`$ est complexe, \emph{i.e.} lorsque **l'amplitude de l'onde
  317. est atténuée**, ce qui caractérise un **milieu dissipatif**.
  318. ##### Vitesse de phase, vitesse de groupe, indice
  319. La **vitesse de phase** *d'une OPPM se propageant dans un M.L.H.I.* est définie par :
  320. **$`\quad v_\varphi = \dfrac{\omega}{k\,'(\omega)}.`$**
  321. Si *$`v_\varphi`$ est fonction de $`\omega`$* alors cela caractérise un **milieu
  322. dispersif** . Ceci revient à dire que la fonction $`k\,'(\omega)`$ n'évolue pas
  323. linéairement avec $`\omega`$.
  324. Dans le cas d'un milieu dispersif, un paquet d'OPPMs de pulsations différentes
  325. centrées autour d'une valeur de référence $`\omega_0`$ s'étalera au fur et à mesure
  326. qu'il progresse dans le milieu, la vitesse de propagation $`v_\varphi`$ de chaque OPPM
  327. étant différente. Si on souhaite caractériser la vitesse de propagation du paquet d'OPPMs,
  328. il faut utiliser la notion de vitesse de groupe au "point" $`\omega_0`$, définie par :
  329. \begin{equation}
  330. v_g = \dfrac{d \omega}{dk\,'}.
  331. \end{equation}
  332. Si $`v_\varphi`$ est fonction de $`\omega`$, alors $`v_g`$ l'est aussi nécessairement.
  333. On peut enfin définir l'**indice complexe du milieu** par :
  334. **\begin{equation}
  335. \underline{n}(\omega) = n\,' (\omega) + i~n\,''(\omega) = \dfrac{c \underline{k}}{\omega}
  336. \end{equation}**
  337. La *partie réelle $`n\,'`$* correspond à l'**indice de réfraction** ou indice optique
  338. $`n_{opt}`$, et la *partie imaginaire $`n\,''`$* à l' **indice d'extinction** du milieu.
  339. D'après ce qu'on vient de voir, on peut aussi définir l'indice de réfraction de la
  340. façon suivante :
  341. **$`\quad n\,' (\omega) = n_{opt}(\omega) = \dfrac{c}{v_{\phi}(\omega)}`$**
  342. ##### Courbe de dispersion
  343. Pour faciliter l'analyse rapide du comportement d'un milieu vis-à-vis de la propagation
  344. d'une OPPM, on trace la **courbe de dispersion du milieu $`\omega (k\,')`$**. Celle-ci
  345. n'est bien sûr définie que lorsqu'il peut y avoir propagation, c'est-à-dire lorsque
  346. $`k\,'`$ est non nul. Cette courbe *permet de distinguer* très rapidement les
  347. **bandes passantes** (gammes des pulsations pour lesquelles $`k^2`$ est réel positif
  348. ou complexe), des **bandes non-passantes** (gammes des pulsations pour lesquelles
  349. $`k^2`$ est réel négatif). La courbe de dispersion d'un milieu est de plus toujours
  350. comparée à celle du vide pour laquelle on a $`\omega = c\,k`$. Il s'agit dans ce cas
  351. d'une droite de pente $`c`$.
  352. ![](electromagnetic-waves-media-dispersion2.jpg)
  353. Par définition, la **vitesse de phase $`v_\varphi (\omega_1)`$** est donnée par la
  354. *pente du segment reliant l'origine au point $`M_1(k_{1}^{'},\omega_1)`$ de la courbe
  355. de dispersion*. En effet, celle-ci vaut bien :
  356. **$`\quad v_\varphi = \dfrac{\omega_1}{k_{1}^{'}} \, \text{.}`$**
  357. Il est donc très facile d'estimer l'évolution de $`v_\varphi`$ en fonction de
  358. $`\omega`$, en suivant l'évolution de cette pente.
  359. De même, la **vitesse de groupe $`v_{g}(\omega_2)`$** est par définition donnée
  360. par la *pente de la tangente à la courbe de dispersion au point $`M_2(k_{2}',\omega_2)`$.*
  361. En effet :
  362. **$`\quad v_{g}(\omega_2) = \left(\dfrac{d \omega}{d k\,'}\right)_{M_2} = \omega\,'(k\,'_2)`$**
  363. Sachant cela, il est alors aisé de déterminer si le milieu est dispersif (i.e si
  364. $`v_\varphi`$ varie en fonction de $`\omega`$), et de comparer $`v_\varphi`$ et $`v_g`$
  365. en fonction $`c`$, la vitesse de phase et de groupe de toute OPPM dans le vide.
  366. #### Cas d'un M.L.H.I. diélectrique
  367. ##### Equation de dispersion
  368. On se place maintenant dans le cas d'un **milieu L.H.I. diélectrique** tel que
  369. **$`\sigma = 0`$, $`\mu = \mu_0`$** et
  370. **$`\underline{\epsilon}(\omega) = \epsilon\,'(\omega) + i\epsilon\,''(\omega)`$**.
  371. L'équation de dispersion se réduit alors à :
  372. **\begin{equation}
  373. \quad\underline{k}^2=\mu_0 \underline{\epsilon} \omega^2 \, \text{,}
  374. \end{equation}**
  375. ou encore :
  376. **\begin{equation}
  377. \quad\underline{k}^2=\dfrac{\omega^2}{c^2} \underline{\epsilon}_r \, \text{,}
  378. \end{equation}**
  379. avec **$`\underline{\epsilon}_r (\omega) = \epsilon^{'}_r(\omega) + i\epsilon^{''}_r(\omega) = \dfrac{\underline{\epsilon}}{\epsilon_0}`$.**
  380. L'étude de la propagation d'une OPPM dans ce diélectrique revient à étudier les
  381. variations de $`\underline{\epsilon}(\omega)$.
  382. ##### Diélectrique non-absorbant, et indice optique
  383. Lorsque le **diélectrique est non-absorbant**, cela se traduit par une *constante
  384. diélectrique réelle* pour toutes valeurs de $`\omega`$ (soit $`\epsilon\,''(\omega)=0`$,
  385. $`\forall \omega`$).<br>
  386. On en déduit que la **propagation** a bien lieu **sans atténuation**, caractérisée par :
  387. <!--=========ce tableau ne passe pas===========
  388. \begin{eqnarray}
  389. \quad k \, = \, \sqrt{\epsilon_r}~\dfrac{\omega}{c} \text{,} \\
  390. \quadv_\varphi \, = \, \dfrac{c}{\sqrt{\epsilon_r}} \text{,} \\
  391. \quadv_g \, = \, \dfrac{c}{\sqrt{\epsilon_r}} \text{.}
  392. \end{eqnarray}
  393. =======================================-->
  394. **$`\quad k \, = \, \sqrt{\epsilon_r}~\dfrac{\omega}{c}`$**,
  395. **$`\quad v_\varphi \, = \, \dfrac{c}{\sqrt{\epsilon_r}(\omega)}`$**,
  396. **$`\quad v_g \, = \, \dfrac{ 2c\,\sqrt{\epsilon_r}(\omega)}{\omega\cdot \epsilon_r'(\omega)+2\;\epsilon_r(\omega)}`$**
  397. L'**indice optique** s'écrit alors **$`n_{opt}(\omega) = \sqrt{\epsilon_r (\omega)}`$**.
  398. La **longueur d'onde** de l'OPPM dans ce milieu vaut
  399. **$`\lambda = \dfrac{\lambda_0}{n_{\textrm{opt}}}`$**, où $`\lambda_0 = c/\nu`$ est
  400. la longueur d'onde dans le vide.
  401. Si on note $`\vec{u}`$ le vecteur unitaire indiquant la direction et le sens de
  402. propagation, le champ magnétique $`\vec{B}`$ s'écrit :
  403. \begin{equation}
  404. \quad\underline{\vec{B}}=\dfrac{n_{opt}}{c} (\vec{u} \wedge \vec{E}).
  405. \end{equation}
  406. On en déduit, en notation réelle, que :
  407. <!--======ne passe pas ===================
  408. \begin{eqnarray}
  409. \quadu & = & \epsilon E^2 \\
  410. \quad\vec{\Pi} & = & c n_{\textrm{opt}} \epsilon_0 E^2 \, \vec{u} \\
  411. \quad\text{soit } \vec{\Pi} & = & v_\varphi u \, \vec{u}\, \\
  412. \quad\text{et } \langle \vec{\Pi}\rangle_T & = & \dfrac{1}{2} v_\varphi \, \epsilon E^{2}_0 \, \vec{u}\, \text{.}
  413. \end{eqnarray}
  414. ===================================-->
  415. $`\quad u \, = \, \epsilon E^2`$
  416. $`\quad \vec{\Pi} \, = \, c n_{\textrm{opt}} \epsilon_0 E^2 \, \vec{u}`$
  417. soit
  418. $`\quad \vec{\Pi} \, = \, v_\varphi u \, \vec{u}`$
  419. $`\quad \langle \vec{\Pi}\rangle_T \, = \, \dfrac{1}{2} v_\varphi \, \epsilon E^{2}_0 \, \vec{u}`$
  420. ##### Diélectrique absorbant
  421. Un **diélectrique absorbant** est un diélectrique dans lequel le *vecteur polarisation
  422. $`\vec{P}(t)`$* *suit les variations de $`\vec{E}(t)`$ avec un certain retard $`\varphi_p`$*
  423. , de sorte que :
  424. <!--======================================
  425. **\begin{equation}
  426. \quad\underline{\vec{P}}(t)= \epsilon_0 \,\underline{\chi}_e \,\underline{\vec{E}}(t)
  427. \end{equation}**
  428. ======================================-->
  429. **$`\quad \underline{\vec{P}}(t)= \epsilon_0 \,\underline{\chi}_e \,\underline{\vec{E}}(t)`$**
  430. avec
  431. **$`\quad \underline{\chi}_e = \chi_e' + i\,\chi_e'' = \chi_e^{0}\cdot e^{i\,\phi_p}`$**
  432. <!--======================================
  433. **\begin{equation}
  434. \quad \underline{\chi}_e = \chi_e' + i\,\chi_e'' = \chi_e^{0}\cdot e^{i\,\phi_p}
  435. \end{equation}**
  436. ======================================-->
  437. En notation réelle, on obtient finalement pour l'induction électrique :
  438. $`\displaystyle \overrightarrow{D}(\overrightarrow{r},t) = \epsilon_0 \cdot e^{-\overrightarrow{k''}.\overrightarrow{r}}`$$`\times \left( \epsilon_r' \; cos (\overrightarrow{k'}.\overrightarrow{r} - \omega t) - \epsilon_r'' \; sin (\overrightarrow{k'} \,\overrightarrow{r}-\omega t) \right) \overrightarrow{E}_0`$
  439. avec
  440. $`\quad\epsilon_r' (\omega) = 1 + \chi_e' (\omega) \; \text{ et } \; \epsilon_r''(\omega) = \chi_e'' (\omega)`$
  441. On peut aussi écrire l'induction électrique sous la forme :
  442. $`\displaystyle \quad \overrightarrow{D}(\overrightarrow{r},t) = \epsilon_0\;\sqrt{\epsilon_r'^2+\epsilon_r''^2}\cdot e^{-\overrightarrow{k''}.\overrightarrow{r}}`$$`\times \;cos\,\left(\overrightarrow{k'} .\overrightarrow{r}-\omega. t+\phi_D) \right) \overrightarrow{E}_0`$,
  443. avec
  444. $`\quad\tan{\varphi_D}=\dfrac{\epsilon^{''}_r}{\epsilon^{'}_r}`$
  445. Comme $`\vec{D}`$ est nécessairement en retard sur $`\vec{E}`$, $`\epsilon_r'' (\omega)`$
  446. est positive. Pour les très faibles fréquences cependant ($\omega \rightarrow 0$),
  447. le retard à la polarisation tend vers $`0`$ donc $`\epsilon_r''`$ tend vers $`0`$
  448. et $`\epsilon_r'`$ tend vers $`(1+\chi'_{e}(\omega))`$.
  449. ##### Indice complexe
  450. L'équation de dispersion s'écrit à nouveau :
  451. \begin{equation}
  452. \quad \underline{k}^2=\mu_0 \underline{\epsilon} \omega^2 \, \text{,}
  453. \end{equation}
  454. ce qui se décompose en un système de 2 équations à 2 inconnues lorsqu'on identifie
  455. les parties réelles et imaginaires :
  456. $`\left\{ \begin{array}{ccc}
  457. k'^{2} - k''^{2} \, = \, \mu_0\, \epsilon' \omega^2 \\
  458. 2\, k' k'' \, = \, \mu_0\, \epsilon'' \omega^2
  459. \end{array}
  460. \right.`$
  461. L'indice complexe $`\underline{n}`$ du milieu est défini par :
  462. $`\quad \underline{n}^{2} \, = \, \underline{\epsilon}_{r}\quad`$ , ou encore
  463. $`\quad \underline{n}^{2} \, = \, \dfrac{c^2 \underline{k}^2}{\omega ^2}`$
  464. Dans ces conditions, le système d'équations à résoudre devient :
  465. $`\left\{ \begin{array}{ccc}
  466. n'^{2} - n''^{2} \, = \, \epsilon_r' \\
  467. 2 \,n' n'' \, = \, \epsilon_r'
  468. \end{array}
  469. \right.`$
  470. La vitesse de phase $`v_\varphi`$ se définit comme :
  471. $`v_\varphi = \dfrac{\omega}{k'} = \dfrac{c}{n'}`$
  472. **Définition :**
  473. La **partie réelle $`n'`$** est appelée *indice de réfraction* du milieu alors que
  474. la **partie imaginaire** correspond à l' *indice d'extinction*.
  475. ##### Propagation de l'énergie
  476. Le vecteur de Poynting associé à une OPPM qui se propage selon $`(Ox)`$ vers les
  477. $`x`$ croissants, dans ce diélectrique absorbant est le suivant :
  478. $`\vec{\Pi}=\dfrac{\vec{E}\wedge \vec{B}}{\mu_0}=c \,\epsilon_0\,{E_0}^2 \,e^{-2k''x}`$
  479. $`\times \left[ n^{'} \cos^2 (k'x-\omega t) - n'' \sin (k'x-\omega t)\right.`$
  480. $`\left.\,cos (k'x-\omega t)\right]~\vec{e}_x `$,
  481. et sa valeur moyenne associée :
  482. $`\displaystyle\langle \vec{\Pi} \rangle_T =c n' \frac{\epsilon_0 {E_0}^2}{2} \;e^{\left(-2n'' \dfrac{\omega}{c}x\right)}~\vec{e}_x `$
  483. La décroissance de la puissance propagée par l'onde est caractérisée par le coefficient
  484. d'extinction $`\beta`$ (ou coefficient d'atténuation) du milieu :
  485. $`\beta = 2 k'' = 2 n'' \dfrac{\omega}{c}`$.
  486. #### Cas d'un M.L.H.I. très bon conducteur
  487. ##### Temps de relaxation d'un bon conducteur
  488. D'après l'équation de conservation de la charge et la loi d'Ohm locale dans un
  489. conducteur, la densité volumique de charge libre $`\rho_{\textrm{libre}}`$ vérifie
  490. l'équation différentielle suivante :
  491. $`\dfrac{\partial \rho_{libre}}{\partial t} \,+ \,div\, \vec{j}_{libre} = 0`$
  492. avec $`\quad\vec{j}_{libre}=\sigma \vec{E}\quad`$ et
  493. $`\quad div\, \vec{E}=\dfrac{\rho_{libre}}{\epsilon_0}`$
  494. d'où :
  495. $`\dfrac{\partial \rho_{libre}}{\partial t} + \dfrac{\sigma}{\epsilon_0}\rho_{libre} = 0`$
  496. Si on suppose une accumulation de charge de densité non-nulle $`\rho_0`$ à l'instant
  497. $`t = 0`$ dans le métal, celle-ci disparaîtra exponentiellement selon la loi :
  498. $`\rho_{libre} = \rho_0\;e^{-\frac{t}{\tau}}\quad`$ avec $`\quad \tau = \dfrac{\epsilon_0}{\sigma}`$
  499. Dans le cas du cuivre par exemple où $`\sigma = 0,57.10^{8}~\Omega^{-1}\,m^{-1}`$,
  500. $`\tau = 1,5.10^{-19}\,s`$. Pour des temps si courts, la loi d'ohm locale n'est plus
  501. valable car la conductivité est définie par l'intermédiaire du temps de libre parcours
  502. moyen des porteurs de charge entre 2 chocs qui est de l'ordre de $`10^{-14}\,s `$.
  503. A l'échelle mésoscopique, nous travaillons cependant avec des OPPMs de période temporelle
  504. $`T`$ supérieure à $`10^{-14}\,s`$. Ainsi, comme $`\tau \gg T`$, nous pourrons considérer
  505. que $`\rho_{libre} = 0`$ à tout instant dans le bon conducteur.
  506. De plus, la comparaison des amplitudes des densités volumiques de courant de charges
  507. libres et de courant de déplacement conduit à :
  508. \begin{equation}
  509. \dfrac{\left| \underline{\overrightarrow{j}} \right|}{\left| \epsilon_0 \dfrac{\partial \underline{\overrightarrow{E}}}{\partial t} \right|} = \dfrac{\sigma}{\epsilon_0 \omega} = 2 \pi \dfrac{T}{\tau} \ll 1
  510. \end{equation}
  511. Ceci montre que nous pouvons négliger dans ce cas la densité volumique de courant
  512. de déplacement.
  513. ##### Equation de dispersion et profondeur de pénétration
  514. Les 4 équations de Maxwell s'écrivent alors :
  515. $`\quad div\, \vec{B} \, = \, 0 `$
  516. $`\quad rot\, \vec{E} \, = \, -\dfrac{\partial\vec{B}}{\partial t}`$
  517. $`\quad div\, \vec{E} \, = \, 0 `$
  518. $`\quad rot\, \vec{B} \, = \, \mu_0 \,\vec{j}_{libre} = \mu_0 \,\sigma\, \vec{E} = \dfrac{\sigma}{\epsilon_0 c^2}\, \vec{E}`$
  519. Ceci conduit à l'équation de propagation pour le champ électrique suivante (en notation complexe) :
  520. \begin{equation}
  521. \Delta \underline{\vec{E}} + i\dfrac{\sigma \omega}{\epsilon_0 c^2} \underline{\vec{E}} = \vec{0}.
  522. \end{equation}
  523. D'où l'équation de dispersion du milieu :
  524. \begin{equation}
  525. \underline{k}^2 = i\dfrac{\sigma \omega}{\epsilon_0 c^2}.
  526. \end{equation}
  527. Ainsi $`\underline{k}`$ s'écrit pour une onde se propageant dans le sens "positif" :
  528. \begin{equation}
  529. \underline{k} = \dfrac{1+i}{\delta} \, \text{ avec } \delta = \sqrt{\dfrac{2 \epsilon_0 c^2}{\sigma \omega}}.
  530. \end{equation}
  531. $`\delta`$ est appelé la profondeur de pénétration de l'onde dans le métal, exprimée
  532. en m. On est donc dans le cas d'une propagation avec atténuation de l'OPPM avec comme
  533. vitesse de phase $`v_\varphi = \omega \delta`$. L'indice de réfraction du milieu
  534. est donc défini par $`n' = \dfrac{c}{\omega \delta}`$. Ces 2 dernières grandeurs
  535. dépendent de la pulsation de l'OPPM donc le milieu est dispersif.
  536. ##### Modèle du métal parfait
  537. Pour un bon conducteur, la profondeur de pénétration $`\delta`$ n'excède généralement
  538. pas quelques mm aux fréquences les plus basses comme on peut le voir dans le tableau
  539. donné ci-dessous pour le cuivre.\\
  540. -----------------
  541. | | | | |
  542. | :---: | :---: | :---: | :---: | :---: | :---: |
  543. | Fréquence | $`\lambda`$ | $`\delta`$ | $`v_\varphi`$ | $`n'`$ |
  544. | 100 Hz | 3000 km | 6,5 mm | 4,1 m.s$`^{-1}`$ | 7,4 10$`^7`$ |
  545. | 10 GHz | 3 cm | 0,65 $`\mu`$m | 4,1 10$`^4`$ m.s$`^{-1}`$ | 7,4 10$`^3`$ |
  546. --------------
  547. _Valeurs à deux fréquences typiques de la profondeur de pénétration et des grandeurs
  548. associées pour le cuivre massif._
  549. Ceci nous permet de justifier l'utilisation du modèle du métal parfait, c'est-à-dire
  550. un métal de conductivité infinie. Dans ce cas, $`\tau`$ tend vers $`0`$, ainsi que $`\delta`$.
  551. L'OPPM est donc instantanément, et totalement atténuée dès son entrée dans le métal
  552. parfait. On considère alors qu'en tout point du métal parfait le champ électrique $`\vec{E}`$
  553. est nul (et par conséquent le champ magnétique $`\vec{B}`$ aussi), et qu'il ne peut
  554. exister d'onde é.m. L'utilisation de ce modèle rend bien compte, -comme nous allons
  555. le voir au chapitre suivant-, de la très bonne réflectivité des métaux (utilisés
  556. comme miroir de ce fait).
  557. A l'interface de 2 matériaux dont un modélisé par un métal parfait, la réflexion
  558. d'une OPPM génère une densité surfacique de courant non nulle sur la surface.
  559. Ce qui reste en accord avec une loi d'Ohm locale pour laquelle $`\sigma`$ est
  560. infinie et $`\vec{E}`$ est égal à $`\vec{0}`$.